C’est à un itinéraire spirituel autant qu’à un panorama de la musique baroque que nous
convie l’Ensemble ZENE (1) avec "Via Dolorosa", son tout premier enregistrement.(2)
Le jeune chef met l’accent sur la musicalité et la clarté du chant pour servir la dramaturgie des plus belles polyphonies.
« Via Dolorosa » s’affirme donc comme une méditation sur la Crucifixion de Jésus. Le CD s’interroge ainsi sur ses implications pour l’homme avec l’Ave Verum Corpus, oeuvre religieuse la plus célèbre de William Byrd (1538-1623), nourri de musique Renaissance, puis
avec le Crucifixus à 8 voix de l’Italien Antonio Lotti (1667-1740).
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Un Miserere d’Allegri « baroquissime » : au recueillement s’ajoute une virtuosité faite d’ornementations, mélismes et contrepoints qui devient la règle pour les deux choeurs
antiphoniques et pour les sopranos, dont les célèbres envolées lyriques se parent de couleurs osées et séduisantes.
Belles, douces et inspirées, les voix des choristes surmontent avec élégance les difficultés et les changements de rythme, tissant un séduisant entrelacs de voix et d’émotions.
Le chef de choeur augmente cette dramaturgie en rajoutant une dixième voix au vers final pour le rendre plus universel.
Par la subtilité de leur accompagnement, Justin Glaie (théorbe), Nicolas Verhoeven (violoncelle) et Thomas Tacquet (orgue) valorisent idéalement les voix, ce qui achève de faire
de ce disque une réussite.
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ZENE confirme ainsi les promesses faites à ses mécènes : la Fondation Orange, la Spedidam et les donateurs du mécénat participatif. En 2018, l’ensemble entamera une recherche sur la musique baroque hongroise des XVIIe et XVIIIe siècles (Kájoni, Seregély…).
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